Moulin Magdeleine Vallières est l’un des huit membres de l’équipe du COE participant à des épreuves du calendrier international 2021. La Canadienne vient de la ville cycliste populaire de Sherbrooke, au Québec, où elle s’est développée dans les rangs juniors en vélo de route, cyclo-cross et de montagne. Elle a concouru dans la catégorie junior féminine à deux championnats du monde avant de représenter sa nation dans les rangs élites pour la première fois aux Mondiaux 2020 à Imola.
L’équipe du COE a été formée à partir du programme plus large qui soutient les athlètes du monde entier depuis près de deux décennies. Il offre aux athlètes la possibilité d’apprendre et d’exceller dans les cinq disciplines olympiques que sont le cyclisme sur route, sur piste, le BMX Racing, le BMX Freestyle et le VTT, tout en développant le cyclisme localement et internationalement.
À ses débuts en tant que club, l’équipe féminine sur route est passée à une licence continentale en 2019 et est principalement utilisée comme rampe de lancement dans les rangs professionnels. La liste de cette année comprend également Amha Selam (Éthiopie), Fatima Zahra el Hayani (Maroc), Akvile Gedraityte (Lituanie), Veronika Jandová (République Tchèque), Desiet Kidane (Érythrée), Anastasie Kolesava (Bélarus), et Tereza Medvedova (Slovaquie).
Dans un Série de questions-réponses, Cyclingnews présentera certains des membres les plus récents et existants du programme au fur et à mesure qu’ils se développent dans leurs disciplines respectives – Route, Piste, VTT et BMX – et poursuivent leurs rêves olympiques.
Cyclismenews: Vous avez déménagé du Québec, Canada vers la Suisse. Comment s’est passé ce déménagement au siège du Centre Mondial du Cyclisme ?
Moulin de Magdeleine Vallières : Oui, je vis en Suisse maintenant au centre. Je suis arrivé ici pendant l’hiver, en février, et il faisait froid à cette époque, mais beaucoup plus chaud que chez moi. Maintenant, il fait chaud et nous avons pu rouler en short, donc c’est vraiment génial.
CN : Pouvez-vous nous parler de votre ville natale de Sherbrooke au Québec et de vos débuts dans le cyclisme ?
MVM : J’ai commencé à faire du vélo avec mon père quand j’avais neuf ans. Nous avons fait des tournées avec des sacs sur nos vélos. Nous avons fait un voyage d’environ 900 km en neuf jours, et c’est comme ça que je suis tombé amoureux de ce sport. Une fois au lycée, j’ai intégré un programme sportif et c’est là que j’ai eu la chance d’essayer la route, le VTT, le cyclo-cross et le BMX.
CN : Le cyclisme est très populaire à Sherbrooke, et au Québec, où il y a beaucoup d’engouement pour le sport. Cela a-t-il joué un rôle dans votre participation au cyclisme ?
MVM : Le cyclisme est un sport important au Québec et nous avons une grande fédération avec un grand soutien et beaucoup de courses et de clubs, même pour les jeunes coureurs, ce qui était sympa. J’ai aussi une bonne communauté dans ma ville, avec quatre ou cinq clubs de VTT pour le VTT, le BMX, la piste et la route.
CN : Dans combien de disciplines cyclistes concourez-vous ?
MVM : Je ne cours que sur route pour le moment mais quand j’étais plus jeune, et en tant que junior jusqu’en 2019, j’ai aussi fait du cyclo-cross et du VTT. J’ai participé aux championnats du monde dans les trois disciplines quand j’étais junior. Maintenant, je me concentre sur la course sur route.
CN : Le WCC est-il votre première équipe internationale ?
MVM : Oui, j’ai rejoint l’équipe du WCC l’année dernière, et c’est donc ma deuxième année avec ce programme, mais à cause de COVID-19, c’est ma première saison en compétition en Europe.
CN : Comment êtes-vous devenu connecté avec l’équipe du COE ?
MVM : Cyclisme Canada m’a écrit pour voir si je voulais postuler et envoyer mon curriculum vitae au programme du CMC. J’ai été choisi parmi les candidats pour rejoindre le camp d’identification des talents en Suisse en novembre 2019. Je suis resté une semaine où nous avons fait quelques tests avec le Wattbike, dans le contre-la-montre, l’endurance et les tests de montée. J’ai bien réussi le test d’escalade et ils m’ont donné une place dans le programme.
CN : Que vous proposent-ils dans le cadre du programme ?
MVM : Je peux vivre ici toute la saison. Nous vivons tous dans la résidence au même étage, chacun dans sa propre chambre. Nous courons un peu partout en Europe. L’année dernière, nous n’avons pas beaucoup couru, juste quelques courses, à cause de COVID-19. Cette année, nous faisons beaucoup plus de courses. J’ai accès à un vélo, un mécanicien, un coach et tout ce dont j’ai besoin pour faire du vélo.
CN : Que s’est-il passé l’année dernière avec le programme en raison de COVID-19 ?
MVM : Je suis arrivé l’année dernière et nous avons fait un camp d’entraînement puis nous avons fait trois courses en Belgique. COVID-19 est arrivé et ils nous ont tous renvoyés à la maison. Je suis revenu en août pour faire quelques autres courses.
CN : Qu’avez-vous appris lors de votre première année dans l’équipe ?
MVM : J’ai beaucoup appris. C’était la première fois que je courais en Europe sur route avec l’élite féminine, et c’était un grand pas. Être dans le peloton était très différent, et il y avait tellement de monde dans le peloton, alors qu’à la maison il y a des meutes très petites. Tout le monde était si fort aussi. J’ai appris à vivre avec mes coéquipiers toute la saison et à m’entraîner correctement.
CN : L’équipe a-t-elle changé cette année ?
MVM : Cela a un peu changé, mais nous avons cinq des mêmes coureurs que l’an dernier. Cela se passe très bien cette année. Nous avons un nouvel entraîneur et nous apprenons tous. C’est amusant et j’aime passer du temps avec mes coéquipiers.
CN : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre appartenance à une équipe aussi internationale ?
MVM : C’est une belle équipe et j’ai beaucoup appris de tous mes coéquipiers qui sont d’autres nations. Cela me donne de la chance d’être d’où je viens. Mes coéquipiers sont très gentils et j’aime découvrir leurs cultures et la vie dans leurs pays. Nous sommes tous très heureux d’avoir la chance d’être ici et de poursuivre nos rêves cyclistes.
CN : Qu’est-ce que l’équipe du COE espère accomplir cette année ?
MVM : Nous voulons tous apprendre des courses et passer à l’étape suivante pour signer avec une équipe professionnelle au cours des prochaines années. Nous voulons tous aussi apprendre les uns des autres, des autres nations, et nous amuser aussi. Nous sommes un bon groupe et c’est agréable d’être ensemble pour s’entraîner et courir.
CN : Le programme vous aidera-t-il à trouver un contrat professionnel ?
MVM : L’objectif est de nous apprendre le plus possible sur le cyclisme, l’entraînement et la course, et de nous aider à devenir aussi forts que possible, afin que nous puissions nous faire remarquer par les autres équipes. Ils nous aident dans les contacts avec les équipes professionnelles.
CN : Quelles courses ferez-vous cette année ?
MVM : Le calendrier change constamment et nous ne sommes pas censés faire les courses du WorldTour car nous ne sommes pas assez haut dans le classement pour les invitations. Je ferai quelques-unes des courses de niveau inférieur en Europe. Si je peux faire la sélection, j’espère aussi participer aux championnats du monde.
À propos du programme du Centre Mondial du Cyclisme
Abritant le siège de l’Union Cycliste Internationale (UCI), le Centre Mondial du Cyclisme UCI (WCC) est un centre d’entraînement et de formation d’élite à Aigle, en Suisse. Ouvert en 2002, le CMC UCI accueille chaque année plus de 150 jeunes hommes et femmes dans les disciplines olympiques du cyclisme que sont la route, le cyclisme sur piste, le BMX Racing, le BMX Freestyle et le VTT.
Ces athlètes arrivent au CMC UCI après un processus approfondi d’identification des talents mené en collaboration avec les cinq confédérations continentales de l’UCI. Depuis 2004, les stagiaires du CMC UCI ont remporté 23 médailles olympiques : trois d’or, 10 d’argent et 10 de bronze pendant ou après leur passage à Aigle. A cela s’ajoutent plus de 70 podiums en Championnat du Monde UCI dont 41 titres de Champion du Monde UCI dans les différentes disciplines et catégories.
Outre la détection, l’encadrement et la formation d’athlètes d’élite, le CMC UCI assure la formation aux différents métiers du cyclisme : entraîneurs, directeurs sportifs, mécaniciens et soigneurs.